Vider mon sac

Bien commencé 2013

Je sais pas trop comment débuter ça, pourtant ce n’est pas la première fois que j’écris un journal, c’est juste la première fois que je le fais comme ça. Pour moi un journal c’est quelque chose de privé, quelque chose qu’on cache, avec toute nos secrets, tout ce qui ne doit pas être dit mais j’ai besoin de dire, j’ai besoin que ça se sache, peut-être parce que j’ai simplement besoin d’avoir quelqu’un pour dire « ah ouais putain, quelle chienne », quelqu’un pour me conforter dans mes choix, quelqu’un pour simplement me dire quand je merde et quand je suis bien. Ou alors je suis narcissique au point de vouloir qu’internet connaisse mes emmerdes.

Je suis adulte, 23 années derrière moi, et je vis le divorce de mes parents quand si j’étais une gosse de 4 ans au milieu de cette merde.

« On se sépare proprement », je me souviens encore de cette foutu promesse faite y a quelques années déjà et aujourd’hui c’est juste une putain de guerre froide. Choisi ton camps ou crève en silence !
J’ai eu des froids avec elle, j’ai eu des froids avec lui, des rancœurs pour l’un, des frustrations pour l’autre, aucun est clean dans cette histoire, on forme une famille à deux, mais à quoi ça leur a servi de pondre 5 gamins pour aujourd’hui leur demander la pire chose qu’on puisse demander : « Et si tu choisissais entre papa et maman ? »
Je suis incapable de faire ce choix, je ne suis pas d’accord sur tout, ma mère a fait des trucs impardonnable, mon père en a fait tout autant, et je les aime pourtant plus que tout au monde, je les aime et je les hais tout autant pour toute cette histoire. Et plus le temps passe, plus je me dis qu’au final j’aurai beau vouloir être la croix rouge au milieu de ce champ de bataille, je fini toujours par me dire « merde, elle exagère ». Et cet amour qui me quitte, parfois j’aimerais juste que ça soit plus facile d’arrêter d’aimer quelqu’un. Que ça soit aussi simple que couper le cordon avec une paire de ciseaux.

2012, la fin du monde ? La fin de mon monde plutôt, je repense parfois à ces années où j’étais qu’une gamine haute comme trois pommes, aux lettres que j’écrivais au père noël en secret et où je demandais une putain de soirée de jeu de société en famille parce que j’étais jalouse de voir des familles s’amuser ensemble à la télé sans s’engueuler. J’ai rapidement compris que le père noël n’existait pas. Et aujourd’hui je m’étonne encore d’espérer que les choses pourrait s’arranger, mais non, tout le monde crache sur son père parce que c’est pas lui qui t’a porté neuf mois, parce qu’il n’a pas toujours été là, parce que t’entend une petite voix derrière toi qui te dit « il a fait ça, et ça, et ça » et toi t’écoute sans te rendre compte que cette voix t’entraîne, plus loin, plus profondément, comme le chant d’une putain de sirène. Ton bateau coule et tu t’en fou.

J’ai 23 ans et j’espère un vrai repas de famille, où on rigole, où on partage, où les problèmes ne sont plus. Mais la réalité rattrape bien vite les rêveuses dans mon genre. Un jour un frère te dit « je n’ai plus de père » et le lendemain ta sœur te dit « je n’ai plus de mère ». Tu rage, tu as envie de hurler, tu brandis le drapeau blanc et tu remarques, qu’au milieu de tout, tu vois ce qui ne va pas. Parce que ma face n’est pas dans sur un book je me retrouve sans aucune nouvelle d’une mère à qui je suis incapable de me retenir de dire « je t’aime ». Parce que j’ai décidé de faire quelque chose de ma vie, de quitter tout ce qui me faisait mal, je n’ai plus de nouvelle de celle qui dit à celui qui veut l’entendre qu’elle m’a porté, que je suis sa petite fille, et elle oublie les dur moment, elle oublie les bons aussi, oublie les câlins, les "je t’aime", je suis ingrate parce que je suis partie faire ma vie ailleurs, je suis ingrate parce que je veux juste vivre MA vie.

Et de l’autre côté du champs de bataille, un homme qui a été longtemps mon pire ennemie, ma bête noir, il m’effrayait autant qu’il m’impressionnait, je ne rêvais que d’une chose, du jour où il me dirait « je suis fière de toi ma fille », et pendant tant d’année il m’a tant ignorer que j’avais besoin de me rappeler que j’étais vivante, peu importait la façon, la manière, je devais juste savoir que j’étais là, que je n’étais pas invisible, qu’il était tout simplement aveugle. Tout change aujourd’hui, la bête n’est plus, se changeant, il essais simplement de rattraper le temps qu’il a perdu, le temps qu’on lui a parfois volé.

Je pensais être adulte, et je me rends compte que devant tout ça je ne suis rien d’autre qu’une petite fille, un peu paumée, regardant ses parents se déchirer, se brutaliser, les frères et sœurs s’y mettre à leur tour, prenant les armes dans une guerre qui n’est pas la leur…